Voici ce qui n’est venu à l’esprit ces derniers jours en regardant sur ma terrasse les rares oiseaux picorer les graines que j’avais dispersées.
Quand, il y a encore peu de temps, je voyais voleter – et souvent se bagarrer – autour de boules de graisse nombre de mésanges huppées, charbonnières ou bleues, je ne vois plus maintenant qu’un ou deux spécimens. Ne viennent pratiquement plus désormais picorer au sol, les groupes de moineaux, ceux que j’appelais ramasses miettes en me marrant. Disparues également de mon champ de vision, les bergeronnettes grises, celles qui évoluent au sol d’une manière qui m’a toujours semblée assez téméraire.
Les raisons, on les connait tous, sols et végétaux imprégnés de pesticides, disparition des haies et talus, emprises des voies de circulation, créations de ronds-points en tout genre, parkings bitumés à tire larigot, pollution aérienne permanente – dans la région aixoise, il suffit de prendre un peu de hauteur pour constater la présence quasi permanente d’une nappe flottante marron. Pas la peine d’en rajouter.
Pendant que les rescapés de cette hécatombe picorent inconscients, des gens en jaune fluo (couleur ultra technologique soit dit en passant) expriment leur colère contre un surcroit de taxes et l’effondrement de quantité de choses dans leur vie.
A moins d’être dans une bulle (financière ?) difficile de ne pas être touché par cette colère. Et pourtant, je suis mal à l’aise car si on continue de rouler au diesel, à consommer comme on le fait, à tout souiller, on va disparaître en quelques décennies, probablement dans le bruit et la fureur, pas en silence comme des millions de passereaux.
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